LA LIBERATION DE PARIS, BIS REPETITA. le 12.05.20
Le 11 mai la France vient de s’engager dans une épreuve de force qui consiste à se libérer des attaques de ce minuscule virus qui nous cause bien des soucis. Paris est l’exemple à suivre surtout parce que sa densité de population la rend beaucoup plus vulnérable qu’un petit village du Cantal. Contenir 200 personnes ou 2 millions pour Paris intra-muros et 12 millions pour l’Île de France, ça n’est pas tout à fait la même problématique. D’ailleurs Paris est toujours dans le rouge et le Cantal est déjà dans le vert. Cela dit, Paris a déjà été libérée une fois et devrait donc en avoir une certaine habitude.
En effet, en août 1944, poussées par nos alliés Américains, les divisions du Général Leclerc ont réussi à libérer Paris de l’occupation Allemande. Les photos d’époque montrent une foule compacte et en liesse descendre les Champs Elysées, de Gaulle en tête, pour fêter ce moment qui aujourd’hui, appartient à l’Histoire de Paris et de France. Par comparaison, notre déconfinement, qui est aussi une sorte de libération, est beaucoup moins enthousiaste et un peu plus brouillon, qualifié même de cafouillage dans la capitale. Ce lundi 11 mai une foule compacte prenait d’assaut le métro pour aller travailler mais aussi les berges pour prendre l’apéro sans faire grand cas des gestes barrières, la distanciation par exemple.
Ce coronavirus nous a déjà conduit à dire et à faire tout et son contraire et au final la peur s’est installée nous intimant malicieusement l’ordre de ne surtout rien faire. Bien malin qui aujourd’hui pourrait donner la recette qui conviendrait à tout le monde. La polémique sur le port du masque n’est pas prête de s’éteindre puisque la sécurité qu’il engendre est tout à fait relative. Quand je vois par exemple des personnels soignants fumer leur clope avec leur masque descendu sur le cou, je me dis que « c’est pas gagné ». L’école est un autre exemple où quelques soient les choix qui seront faits, il y aura toujours des gagnants et des perdants mais il fallait ouvrir à nouveau les écoles. Deux mois de confinement justifient largement la nécessité de vouloir en sortir. L’éducation, l’économie, la restauration, les transports, la culture, les loisirs, l’écologie, la santé… ont besoin d’être « boostés ».
Bien qu’encourageants, les derniers résultats peuvent encore nous réserver de mauvaises surprises si nous ne maintenons pas notre vigilance. Pour autant, bon nombre de pays ont déjà sauté le pas vers un retour à la normale. Cette figure nous permet de confronter la manière dont certains pays ont abordé cette crise et les résultats qu’ils ont obtenus. A l’origine, la violence de la crise était très souvent indépendante des hommes, par contre le déni, le manque de réactivité ou le manque de discipline ont conduit à des situations plus ou moins dramatiques. L’échelle des couleurs est représentative de la rigueur que chaque pays a bien voulu accorder à chaque situation au cours du temps sur 4 mois.
Aux deux extrémités le bleu ciel situe l’avant-pandémie et le violet foncé représente le confinement strict. Entre les deux, un panel de couleur permet d’identifier le début et la fin de chaque intervention humaine. On peut faire quelques remarques d’ordre général :
- L’Italie, bien que touchée la première, a bien réagit malgré l’extrême gravité de la crise et le mode de vie très tactile des italiens
- L’Allemagne a obtenu de bien meilleurs résultats avec des mesures plus légères grâce à l’autodiscipline légendaire de son peuple.
- L’Italie, l’Espagne, la France et l’UK qui étaient dans des conditions comparables ont obtenu des résultats en corrélation avec l’index de rigueur. L’exemple le plus frappant c’est l’UK qui a longtemps nié la gravité de cette crise qui le paie très lourdement aujourd’hui.
- L’US et le Brésil paient aussi la légèreté avec laquelle ils ont géré cette crise. Ces 2 pays ont choisi de miser d’abord sur l’économie avant la santé.
- Aujourd’hui les foyers qui sont encore à surveiller de près sont le Brésil, l’Amérique Latine et l’Inde qui à elle seule, compte presque le 1/5ème de la population mondiale
Tous les voyants ne sont pas encore passés au vert et le déconfinement, ce n’est pas encore les vacances mais seulement un aménagement du confinement. D’ailleurs nos vacances de cet été pourraient très bien dépendre de notre sagesse dans les jours qui viennent. Nous venons d’entrer dans une période cruciale de la crise. Nous avons gagné une bataille, mais nous n’avons pas encore gagné la guerre !!!
ATTENTION, DERNIERE STATION AVANT L’AUTRE ROUTE. le 09.05.20
Nous voilà, théoriquement, au pont de non-retour qui marque le début de la fin. Je me comprends…
Sur nos belles routes de France, à la sortie d’un village, on trouve quelquefois un panneau indiquant : ‘’Dernière station avant l’autoroute’’ nous rappelant qu’il faut vite prendre de l’essence sachant qu’elle sera beaucoup plus chère sur l’autoroute. En fait personne ne nous oblige à la prendre et on peut tout aussi bien prendre une autre route. C’est un peu ce qui nous arrive aujourd’hui. Et si on profitait de la conjoncture pour éviter de s’engager dans les mêmes voies sans issues… ?
Pour cela il faudra d’abord tenir compte du côté irrationnel des hommes qui s’ingénient à se faire peur sans modération. Depuis plusieurs décennies l’énergie nucléaire, dont on n’a pas encore trouvé de substitut, engendre des craintes en partie alimentées par des accidents liés à des problèmes de sécurité ou à des erreurs humaines (Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima…) qui ont très souvent fait descendre les gens dans la rue. D’un autre coté, en 1972 la France a enregistré près de 17 000 morts sur les routes et je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un soit descendu dans la rue pour manifester. Pourtant en 60 ans nous avons eu à déplorer près de 500 000 morts. Cet exemple défie l’entendement et aujourd’hui nous assistons à peu près au même paradoxe. Le confinement qui s’annonçait très contraignant a été vécu, au moins au début, comme un soulagement, une mise en sécurité. Aujourd’hui on entend déjà dire que certains ont peur du déconfinement parce que le retour à la normale va demander des efforts et générer de l’incertitude. Certains vont même se comporter comme des enfants qui pleurent parce qu’on leur enlève les roues stabilisatrices de leur vélo, alors qu’on leur offre la liberté.
Heureusement depuis hier le Financial Times nous offre un outil révolutionnaire qui doit permettre de mettre en confiance pratiquement la Terre entière. Voici ci-dessous l’annonce et l’adresse du lien qui vous permettra d’accéder à ce site hallucinant que le côté interactif rend presque ludique :
Après avoir cliqué sur : EXPLORE THE DATA HERE puis sur MORE OPTIONS vous allez découvrir une série de courbes et vous allez devenir le maître à bord grâce à 16 options (Deaths/Cases – New/Cumulative – Raw numbers/per Million – Logarithmic/Linear) avec même la possibilité de comparer 2 pays entre eux. En cliquant droit sur n’importe quelle courbe vous pouvez choisir la version française. Deux pays servent de référence permanente : les US en bleu et l’UK en rouge. Quelques remarques générales :
- Les US tirent leur épingle du jeu dans le seul cas où l’on tient compte du nombre d’habitants.
- Très souvent l’UK, la France, l’Italie, l’Espagne se tiennent dans un mouchoir de poche.
- La Belgique est un des pays les plus touchés aussi bien en absolu qu’en relatif. C’est assez surprenant.
- Les petits pays sont souvent pénalisés lorsque l’on rapporte le nombre de victimes à la population.
- Il existe une corrélation tout à fait naturelle entre nombre de cas confirmés et nombre de décès.
- Depuis 1 mois la pandémie est en recul. Seuls le Brésil et la Russie sont encore en phase ascendante.
Je vous laisse continuer la revue de détails.
En ce qui concerne la France, ces résultats montrent que nous sommes tout à fait en condition pour aborder ce déconfinement avec confiance. D’autant plus que l’on oublie trop souvent de parler du Ro qui est le taux de reproduction d’un virus. Il permet d’obtenir une estimation du nombre de personnes pouvant être infectées par une personne contaminée par ce virus. On peur considérer qu’un taux inférieur à 1 signe l’extinction de la maladie. Ce taux qui était certainement de l’ordre de 3 avant confinement se situe aujourd’hui entre 0.5 et 0.6. C’est donc une très bonne nouvelle. Par contre elle nous engage plus que jamais à respecter les gestes barrières. En effet un relâchement trop important pourrait faire remonter ce taux, c’est d’ailleurs ce qui est en train d’arriver en Allemagne ou le taux vient de passer de 0.7 à 1. Redoublons de vigilance.
Dès lundi nous allons remettre la machine en route. C’est une œuvre collective où chacun peut et doit apporter sa pierre. Comme nous n’avons pas le droit d’échouer il ne faut surtout pas se précipiter pour éviter le risque d’une rechute. Ce serait une catastrophe difficile à encaisser surtout pour ceux qui n’ont pas encore pu profiter du déconfinement (tourisme, restauration, culture….). Viendra ensuite le temps où il faudra s’interroger sur l’APRES car le bonheur n’est pas simplement indexé sur le PIB, la preuve, même les riches ont eu peur…
LA LIBERATION DE PARIS, BIS REPETITA. le 12.05.20
Le 11 mai la France vient de s’engager dans une épreuve de force qui consiste à se libérer des attaques de ce minuscule virus qui nous cause bien des soucis. Paris est l’exemple à suivre surtout parce que sa densité de population la rend beaucoup plus vulnérable qu’un petit village du Cantal. Contenir 200 personnes ou 2 millions pour Paris intra-muros et 12 millions pour l’Île de France, ça n’est pas tout à fait la même problématique. D’ailleurs Paris est toujours dans le rouge et le Cantal est déjà dans le vert. Cela dit, Paris a déjà été libérée une fois et devrait donc en avoir une certaine habitude.
En effet, en août 1944, poussées par nos alliés Américains, les divisions du Général Leclerc ont réussi à libérer Paris de l’occupation Allemande. Les photos d’époque montrent une foule compacte et en liesse descendre les Champs Elysées, de Gaulle en tête, pour fêter ce moment qui aujourd’hui, appartient à l’Histoire de Paris et de France. Par comparaison, notre déconfinement, qui est aussi une sorte de libération, est beaucoup moins enthousiaste et un peu plus brouillon, qualifié même de cafouillage dans la capitale. Ce lundi 11 mai une foule compacte prenait d’assaut le métro pour aller travailler mais aussi les berges pour prendre l’apéro sans faire grand cas des gestes barrières, la distanciation par exemple.
Ce coronavirus nous a déjà conduit à dire et à faire tout et son contraire et au final la peur s’est installée nous intimant malicieusement l’ordre de ne surtout rien faire. Bien malin qui aujourd’hui pourrait donner la recette qui conviendrait à tout le monde. La polémique sur le port du masque n’est pas prête de s’éteindre puisque la sécurité qu’il engendre est tout à fait relative. Quand je vois par exemple des personnels soignants fumer leur clope avec leur masque descendu sur le cou, je me dis que « c’est pas gagné ». L’école est un autre exemple où quelques soient les choix qui seront faits, il y aura toujours des gagnants et des perdants mais il fallait ouvrir à nouveau les écoles. Deux mois de confinement justifient largement la nécessité de vouloir en sortir. L’éducation, l’économie, la restauration, les transports, la culture, les loisirs, l’écologie, la santé… ont besoin d’être « boostés ».
Bien qu’encourageants, les derniers résultats peuvent encore nous réserver de mauvaises surprises si nous ne maintenons pas notre vigilance. Pour autant, bon nombre de pays ont déjà sauté le pas vers un retour à la normale. Cette figure nous permet de confronter la manière dont certains pays ont abordé cette crise et les résultats qu’ils ont obtenus. A l’origine, la violence de la crise était très souvent indépendante des hommes, par contre le déni, le manque de réactivité ou le manque de discipline ont conduit à des situations plus ou moins dramatiques. L’échelle des couleurs est représentative de la rigueur que chaque pays a bien voulu accorder à chaque situation au cours du temps sur 4 mois.
Aux deux extrémités le bleu ciel situe l’avant-pandémie et le violet foncé représente le confinement strict. Entre les deux, un panel de couleur permet d’identifier le début et la fin de chaque intervention humaine. On peut faire quelques remarques d’ordre général :
- L’Italie, bien que touchée la première, a bien réagit malgré l’extrême gravité de la crise et le mode de vie très tactile des italiens
- L’Allemagne a obtenu de bien meilleurs résultats avec des mesures plus légères grâce à l’autodiscipline légendaire de son peuple.
- L’Italie, l’Espagne, la France et l’UK qui étaient dans des conditions comparables ont obtenu des résultats en corrélation avec l’index de rigueur. L’exemple le plus frappant c’est l’UK qui a longtemps nié la gravité de cette crise qui le paie très lourdement aujourd’hui.
- L’US et le Brésil paient aussi la légèreté avec laquelle ils ont géré cette crise. Ces 2 pays ont choisi de miser d’abord sur l’économie avant la santé.
- Aujourd’hui les foyers qui sont encore à surveiller de près sont le Brésil, l’Amérique Latine et l’Inde qui à elle seule, compte presque le 1/5ème de la population mondiale
Tous les voyants ne sont pas encore passés au vert et le déconfinement, ce n’est pas encore les vacances mais seulement un aménagement du confinement. D’ailleurs nos vacances de cet été pourraient très bien dépendre de notre sagesse dans les jours qui viennent. Nous venons d’entrer dans une période cruciale de la crise. Nous avons gagné une bataille, mais nous n’avons pas encore gagné la guerre !!!
ATTENTION, DERNIERE STATION AVANT L’AUTRE ROUTE. le 09.05.20
Nous voilà, théoriquement, au pont de non-retour qui marque le début de la fin. Je me comprends…
Sur nos belles routes de France, à la sortie d’un village, on trouve quelquefois un panneau indiquant : ‘’Dernière station avant l’autoroute’’ nous rappelant qu’il faut vite prendre de l’essence sachant qu’elle sera beaucoup plus chère sur l’autoroute. En fait personne ne nous oblige à la prendre et on peut tout aussi bien prendre une autre route. C’est un peu ce qui nous arrive aujourd’hui. Et si on profitait de la conjoncture pour éviter de s’engager dans les mêmes voies sans issues… ?
Pour cela il faudra d’abord tenir compte du côté irrationnel des hommes qui s’ingénient à se faire peur sans modération. Depuis plusieurs décennies l’énergie nucléaire, dont on n’a pas encore trouvé de substitut, engendre des craintes en partie alimentées par des accidents liés à des problèmes de sécurité ou à des erreurs humaines (Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima…) qui ont très souvent fait descendre les gens dans la rue. D’un autre coté, en 1972 la France a enregistré près de 17 000 morts sur les routes et je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un soit descendu dans la rue pour manifester. Pourtant en 60 ans nous avons eu à déplorer près de 500 000 morts. Cet exemple défie l’entendement et aujourd’hui nous assistons à peu près au même paradoxe. Le confinement qui s’annonçait très contraignant a été vécu, au moins au début, comme un soulagement, une mise en sécurité. Aujourd’hui on entend déjà dire que certains ont peur du déconfinement parce que le retour à la normale va demander des efforts et générer de l’incertitude. Certains vont même se comporter comme des enfants qui pleurent parce qu’on leur enlève les roues stabilisatrices de leur vélo, alors qu’on leur offre la liberté.
Heureusement depuis hier le Financial Times nous offre un outil révolutionnaire qui doit permettre de mettre en confiance pratiquement la Terre entière. Voici ci-dessous l’annonce et l’adresse du lien qui vous permettra d’accéder à ce site hallucinant que le côté interactif rend presque ludique :
Après avoir cliqué sur : EXPLORE THE DATA HERE puis sur MORE OPTIONS vous allez découvrir une série de courbes et vous allez devenir le maître à bord grâce à 16 options (Deaths/Cases – New/Cumulative – Raw numbers/per Million – Logarithmic/Linear) avec même la possibilité de comparer 2 pays entre eux. En cliquant droit sur n’importe quelle courbe vous pouvez choisir la version française. Deux pays servent de référence permanente : les US en bleu et l’UK en rouge. Quelques remarques générales :
- Les US tirent leur épingle du jeu dans le seul cas où l’on tient compte du nombre d’habitants.
- Très souvent l’UK, la France, l’Italie, l’Espagne se tiennent dans un mouchoir de poche.
- La Belgique est un des pays les plus touchés aussi bien en absolu qu’en relatif. C’est assez surprenant.
- Les petits pays sont souvent pénalisés lorsque l’on rapporte le nombre de victimes à la population.
- Il existe une corrélation tout à fait naturelle entre nombre de cas confirmés et nombre de décès.
- Depuis 1 mois la pandémie est en recul. Seuls le Brésil et la Russie sont encore en phase ascendante.
Je vous laisse continuer la revue de détails.
En ce qui concerne la France, ces résultats montrent que nous sommes tout à fait en condition pour aborder ce déconfinement avec confiance. D’autant plus que l’on oublie trop souvent de parler du Ro qui est le taux de reproduction d’un virus. Il permet d’obtenir une estimation du nombre de personnes pouvant être infectées par une personne contaminée par ce virus. On peur considérer qu’un taux inférieur à 1 signe l’extinction de la maladie. Ce taux qui était certainement de l’ordre de 3 avant confinement se situe aujourd’hui entre 0.5 et 0.6. C’est donc une très bonne nouvelle. Par contre elle nous engage plus que jamais à respecter les gestes barrières. En effet un relâchement trop important pourrait faire remonter ce taux, c’est d’ailleurs ce qui est en train d’arriver en Allemagne ou le taux vient de passer de 0.7 à 1. Redoublons de vigilance.
Dès lundi nous allons remettre la machine en route. C’est une œuvre collective où chacun peut et doit apporter sa pierre. Comme nous n’avons pas le droit d’échouer il ne faut surtout pas se précipiter pour éviter le risque d’une rechute. Ce serait une catastrophe difficile à encaisser surtout pour ceux qui n’ont pas encore pu profiter du déconfinement (tourisme, restauration, culture….). Viendra ensuite le temps où il faudra s’interroger sur l’APRES car le bonheur n’est pas simplement indexé sur le PIB, la preuve, même les riches ont eu peur…
EN ATTENDANT SAGEMENT LE D-DAY (DECONFINEMENT DAY). le 06.05.20
La France aurait, paraît-il, 10 millions d’épidémiologistes non confirmés, qui ne se gênent pas pour faire de la ‘’prévision différée’’, c’est-à-dire de ‘’prévoir le passé’’ en quelque sorte. Ceux qui remettent encore sur le tapis le vote du 15 mars auraient tout autant critiqué son annulation. Pour ma part je vais tenter de faire un état des lieux juste avant l’intervention de notre 1er Ministre à qui revient la lourde charge de décider les modalités du ‘déconfinement’’ que tout le monde attend.
La France aurait-elle déjà connu un porteur du coronavirus fin 2019 ? Début janvier 2020 la Chine est alertée mais elle se fait très discrète. Début février elle impose un confinement très strict qui va durer près de 2 mois. A la mi-février la France est touchée à son tour suite à un rassemblement évangélique à Mulhouse et elle devient rapidement l’épicentre de cette pandémie qui affole la Planète entière. Début mars l’Italie, l’Espagne, les US et l’UK principalement, affichent des mortalités importantes qui conduisent à des confinements plus ou moins stricts et/ou tardifs.
Aujourd’hui la pandémie est en net recul un peu partout. Quelques retardataires sont sur la bonne voie, comme les US et l’UK et d’autres sont encore en phase ascendante comme le Brésil, l’Inde, le Pérou… On peut comparer la situation à un feu forêt de grande envergure sur le point d’être maîtrisé, avec encore quelques foyers sous contrôle mais que le vent pourrait raviver subitement. On peut réduire le nombre de pompiers tout en restant vigilant et réactif en cas d’une nouvelle attaque. Un grand nombre de pays du Monde sont dans cette situation et la France qui a besoin de se ‘’reconstruire’’ rapidement a fixé au 11 mai la reprise progressive de certaines activités.
Pour se conforter dans cette prise de décision je propose de reprendre la figure ci-dessus qui affiche la situation globale de la Planète (voir archives ci-dessous). On remarque plusieurs choses encourageantes :
- Globalement, en 3 semaines le nombre de décès/jour dans le Monde a diminué de plus de 20%.
- La répartition entre continents a beaucoup évolué. Mi-avril, l’Asie était déjà inexistante, l’Europe comptait 60% des décès/jour et les US 30%. Aujourd’hui c’est plutôt : Europe 38%, US 35% et LatAm and Caribbean 16%.
- La France n’est plus menacée directement. Près de chez nous seule l’UK pose encore problème. A l’autre bout du Monde seuls l’Inde et le Brésil sont à surveiller en priorité.
Comme la tendance générale est au ‘’déconfinement’’ j’estime que la France doit aussi se lancer dans ‘’l’aventure’’ afin qu’un nouveau souffle lui redonne ‘’goût à la vie’’. Mais aujourd’hui ce qui caractérise nos sociétés c’est la peur, qui est médiatiquement entretenue et qui conduit à la difficulté à prendre des risques. Imaginons que nous soyons à quelques centaines de mètres du sommet de L’Everest et que la météo se dégrade dangereusement. L’objectif n’est plus d’atteindre le sommet mais de rejoindre le camp de base en prenant le moins de risque possible. Attendre le derrière dans la neige serait tout simplement suicidaire. ‘’Sauver sa peau’’ ne doit pas nous empêcher de remettre à plus tard une nouvelle tentative. Voilà où nous en sommes…
LA SOLUTION n’est pas unique et elle doit être adaptée, fractionnée, personnalisée, évolutive. Je prends simplement l’exemple de la rentrée des classes car c’est un ‘’cas d’école’’ à multiples facettes. Côté humain, il va falloir jongler avec les avis des enfants, des enseignants, des parents, des Maires, des Préfets… Certains équipements s’avèreront plus ou moins adaptés aux protocoles envisagés. Toutes les régions, les villes, les villages n’ont pas les mêmes problématiques… Pour certains ce sera plus facile que d’autres qui seront obligés d’abandonner. Mais le jeu en vaut la chandelle et l’envie de réussir doit être plus grande que la peur d’échouer !!! C’est un beau défi à relever.
Un sondage lancé par WWF, donc un peu partisan, montre un résultat surprenant : pour construire un monde meilleur les Français misent dans l’ordre, sur l’environnement, l’alimentation et l’agriculture, les transports et la mobilité, l’emploi et la santé. Le réchauffement climatique, la biodiversité et la qualité des aliments prennent de plus en plus d’importance à nos yeux. Cela nous incite à ‘’déconfiner’’ et à reconfirmer nos choix de société pour assurer un futur à nos enfants et nos petits-enfants.
Abordons le déconfinement de manière sereine car il est chargé d’espoir. Continuons à nous protéger les uns les autres et tout ira bien. Un boulevard s’ouvre à nous. Pour l’instant il est à sens unique afin d’additionner toutes les forces vives de la France.
Et n’oubliez pas, LE DECONFINEMENT ÇA N’EST PAS LES VACANCES.
CE VIRUS NOUS EN FAIT VOIR DE TOUTES LES COULEURS. le 03.05.20
Cette inédite représentation graphique du Financial Times est particulièrement intéressante. Décryptons-la :
En mai, fais ce qu’il te plait, disait le vieil adage. Ça c’était avant le coronavirus. Aujourd’hui ça serait plutôt : « En mai, fais ce qu’il te plait, oui mais, pas avant le 11 mai… ». Et encore je mets des guillemets parce que ça n’est même pas sûr… Cela va dépendre en partie de notre comportement et des circonstances durant la semaine qui vient. Avant le mois de mai c’était un long viaduc composé de petits ponts qui permettait de se préparer pour les vacances d’été. Aujourd’hui férié et confiné, ça ne fait pas vraiment ‘’vacances’’. Pour l’instant, nos déplacements sont limités, les plages, les salles de spectacles et les restaurants sont encore fermés… Ce virus nous en fait vraiment voir de toutes les couleurs.
A ce propos, ce virus est tellement puissant qu’il a réussi à couper la France en 3. Notre carte de France est maintenant barrée par une diagonale orange, avec du rouge en haut à droite et du vert en bas à gauche. A une diagonale près on croirait le drapeau national du Congo. Il y a une certaine logique dans ce découpage puisque les 2 foyers importants sont le Grand Est (le premier durement touché) et l’Ile de France (forte densité de population). Ensuite la transmission par contagion a fait le reste. Même si la France est réduite à 3 zones, peut-être bientôt 2, les règles de déplacement ne seront pas beaucoup plus simples pour autant. Je pense qu’entre les droits et les devoirs de chacun on pourrait déjà limiter les déplacements dans le sens rouge-vert et déconseiller ceux dans le sens du vert-rouge. On ne mettra pas de barrières mais il faudra quand même conserver les gestes barrières.
Regardons maintenant la situation dans quelques grandes villes emblématiques. La présentation est la même que précédemment (voir archives du 30.04 en bas de page). En ordonnée on trouve le nombre de décès/semaine pour plusieurs années successives (en gris fin) avec leur moyenne (en noir gras). Les 4 premiers mois de l’année 2020 sont en rouge et la surface en rose représente le nombre de décès au-dessus de cette moyenne. Le chiffre en rouge représente la surmortalité pendant la durée du pic de l’ordre de 4 à 6 semaines suivant les cas. Le taux de mortalité se calcule en divisant la mortalité totale en 2020 par la mortalité habituelle (exemple Guayas : mortalité moyenne sur 5 semaines ≈ 500 x 5 = 2 500, mortalité sur la même période en 2020 ≈ 12 700, soit un taux de 12 700/2 500 ≈ 500%). Dans cette ville ce taux élevé s’explique par une prise de conscience tardive, un système sanitaire défaillant, un grand nombre de bidonvilles… A Bergame (463%) la densité de population, le retard, la culture et le beau temps on fait exploser la mortalité. A Madrid il a été décidé de maintenir la journée des droits de la femme et un match de football contre l’Italie alors que la pandémie était déjà installée. New York, Paris ou Londres sont des villes cosmopolites à forte densité de population où l’on pouvait s’attendre à une surmortalité importante… On peut quand même retenir que les villes ou régions qui ont des surmortalités importantes affichent une baisse très nette depuis environ 1 à 2 semaines à l’exception de Londres et New-York.
Aujourd’hui, en France, tous les regards sont donc tournés vers le déconfinement. La Suède ne l’a jamais pratiqué et d’autres pays l’ont déjà plus ou moins adopté comme la Chine, la République Tchèque, l’Autriche, le Danemark et même l’Iran qui veut sauver son économie… L’Italie, l’Allemagne, la Suisse sont sur le point de franchir le pas. Autant dire que la France ne manque pas d’exemples pour se lancer dans l’aventure mais le terrain est mouvant car ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain. En plus on se trouve au cœur du réacteur, dans le noyau dur, là où sont les bases de nos sociétés : la santé, l’économie, la culture, l’écologie, le travail, les loisirs… et certains voudraient même en profiter pour repartir d’une ‘’feuille blanche’’…
Notre gouvernement doit prendre des décisions difficiles et nous pouvons l’aider en se comportant en citoyen responsable. RESTER CHEZ SOI encore une semaine c’est prendre le pari que la France est prête à sortir de l’ornière à condition que tout le monde pousse dans le même sens.
ET SI ON COMMENÇAIT A Y CROIRE ? le 30.04.20
La précédente analyse, basée sur la figure qualifiée ‘’d’entonnoir ou de cracheur de feu’’, montre une ‘’décrue’’ tellement lente qu’il vaut mieux donner un peu de temps au temps. On a vu qu’il aura fallu près de 2 semaines pour voir le nombre de décès/jour baisser d’environ 15%. Vous pouvez toujours consulter cette figure puisqu’elle est maintenant en annexe (bas de page).
Aujourd’hui un certain nombre de voyants rouges sont en train de passer à l’orange clignotant et, si tout va bien d’ici là, notre gouvernement est disposé à lâcher du lest à partir du 11 mai. Il s’agit ‘’tout simplement’’ de remettre en route une grosse machine qui a été à l’arrêt pendant 2 mois. Toutes les fonctions principales, santé-économie-écologie…, ne pourront pas être rétablies le même jour. Nous sommes face à un problème inédit voire ‘’cornélien’’. Comment concilier l’éducation, la santé, la culture, le sport, la restauration, les transports… sans faire des gagnants et des perdants ? La reprise est à ce prix.
En attendant on peut toujours continuer de compter les décès pour déjà s’assurer qu’un ‘’déconfinement’’ progressif reste la meilleure option. Nous sommes à la fois pressés de relancer la machine et aussi un peu angoissés à se demander quelles surprises nous attendent au coin du bois. Je vous propose aujourd’hui de faire un retour sur les années précédentes pour voir si globalement cette pandémie a déjà laissé son empreinte en ce début d’année 2020. Comme compter les décès à l’unité près a perdu tout son sens aujourd’hui on peut alors se contenter de dégager des tendances…
Chaque graphe ci-dessus correspond à un pays. L’ordonnée indique le nombre de décès/semaine. L’abscisse correspond à une année complète. En ‘’filigrane’’ on trouve plusieurs années antérieures juxtaposés et la courbe noire, en gras, représente leur moyenne. La courbe en rouge ‘’gras’’ représente la mortalité de ce début d’année 2020 et la surface en rose représente la surmortalité cumulée. Elle s’exprime par les nombres en rouge en absolu et en relatif.
Prenons le cas de la France pour mieux comprendre : elle affiche une moyenne d’environ 12 000 décès/semaine ce qui conduit à 600 000 décès/an, chiffre proche de la réalité. Sur les 4 semaines en rose on devrait compter 48 000 décès et on a excédent de 16500 décès dû principalement à cette pandémie. Le taux de surmortalité est donc d’environ 165/480 = 34%. Et bien entendu l’Université Johns Hopkins ne compte toujours pas nos Ehpad dans ses calculs ! D’autre part les chiffres de l’Italie et de l’UK sont largement sous-estimés, et ceux des US ne sont pas réalistes… L’ensemble de ces données montrent une surmortalité bien calée sur les mois mars-avril, c’est-à-dire bien corrélée avec l’arrivée de la pandémie jusqu’à aujourd’hui. Même si ces graphes manquent de précision on voit bien se profiler la baisse de mortalité pour tous les pays qui nous entourent sauf l’UK.
Sur cette note positive il est maintenant légitime de penser que nous nous dirigeons tout droit vers la sortie, mais par la petite porte quand même. Un relâchement précipité du confinement serait une ERREUR IMPARDONNABLE qui pourrait tout remettre en question en moins de 10 jours. Pour que cette pandémie s’éteigne d’elle-même il faudrait une immunité collective d’environ 60% alors que certains tests montrent que nous nous situons au mieux à 20%. Donc le risque de contamination est toujours important. De grâce ne gâchons pas la fête en nous croyant en vacances et attendons sagement le 11 mai pour suivre les nouvelles consignes.
Nous avons tenu SEPT semaines, rajoutons-y CETTE semaine et CHACUN CHEZ SOI jusqu’au 11 mai… »
27 AVRIL : LA PANDEMIE N’A PAS ENCORE DIT SON DERNIER MOT
Je vous ai déjà présenté cette figure le 11 avril et je voudrais faire deux remarques importantes avant de vous la présenter à nouveau :
- La version précédente montrait des oscillations hebdomadaires qui ne correspondaient à aucune réalité. J’en ai fait la remarque au chercheur pensant qu’il s’agissait d’un simple problème de gestion des données affectée par le week-end. Depuis hier, grâce à une moyenne glissante sur 7 jours, ce défaut a disparu et c’est plus facile de l’analyser aujourd’hui.
- Certains lecteurs disent ne pas beaucoup aimer les toutes petites figures du 21 avril qui représentaient une cinquantaine de pays. Je peux le comprendre mais il faut aussi admettre que toutes les figures qui vous sont proposées sont complémentaires. C’est un peu comme en photographie : on utilise la macro, le télé, le 50mm, le grand angle ou le fish-eyes. Chaque technique apporte un éclairage différent qui permet une analyse sur plusieurs échelles.
Le schéma du bas donne la répartition en % des décès/jour sur 3 continents à partir du 1er mars. Au début la pandémie n’existe qu’en Asie et 3 semaines après l’Europe prend le relais mais avec un nombre de décès/jour multiplié par 20. Puis les USA sont touchés à leur tour et vont pratiquement faire jeu égal avec l’Europe aujourd’hui. En résumé, en 2 mois l’Europe a changé de partenaire en cours de route, passant de l’Asie aux USA, mais avec un % de décès/jour qui baisse régulièrement depuis un mois.
Le schéma du haut représente les nombres de décès/jour de tous les pays concernés. L’échelle verticale est flottante afin d’avoir une meilleure lisibilité. Dans une coupe verticale, c’est-à-dire a une date donnée, la différence entre les deux valeurs extrêmes représente le nombre total, et pour chaque pays il faut lire la différence entre les 2 lignes qui l’encadrent.
Globalement on peut distinguer trois périodes bien distinctes de chacune 3 semaines :
- Au 18 mars, l’Europe supporte plus de 700 décès/jour soit environ 80% du total.
- Au 10 avril, on compte 6000 décès/jour au total dont 3600 (60%) pour l’Europe seule.
- Depuis le 10 avril on observe un plateau ‘’bombé’’ à environ 6000 décès/jour. La baisse de l’Europe est bien engagée maintenant et elle représente environ 40% du total des décès.
Dans le détail on voit nettement une baisse en Europe due au fait que pratiquement tous les pays d’Europe affichent une baisse, même l’UK. Les USA semblent prendre le même chemin et seuls un certain nombre de pays, à faible nombre de décès/jour, continuent à afficher une augmentation modérée (LatAm and Caribbean, Asie, Rest of N America). On vient donc de passer un palier qui dure depuis plus de 2 semaines et tout le monde attend la ‘’dégringolade’’ qui semble se profiler.
Ces graphiques sont issues du Financial Times via la Johns Hopkins University qui sont des organismes réputés sérieux. Il n’empêche que chaque jour apporte son lot de polémiques qui annoncent une sous ou sur-estimation des chiffres qui rendent l’analyse de plus en plus périlleuse. On découvre même de nouvelles maladies comme les ‘’orteils Covid-19’’ qui affecteraient les jeunes enfants. Ajouter à cela que le ‘’déconfinement’’ a déjà commencé dans certains pays. Quelqu’un m’a soufflé que l’on devrait plutôt parler, dans un 1er temps, d’un ‘’aménagement du confinement’’ qui va nous mettre face à des problèmes inédits… Il va vite falloir remettre de l’ordre dans les mots : tests, masques, isolement, tracking, ouverture, économie, santé, écologie…
NB : j’ai commencé ce travail avec la figure du 26 avril et la différence avec celle du 27 avril m’a obligé à reprendre mon texte. De plus le Financial Times vient tout juste d’annoncer que le nombre de morts déclarés est très largement sous-estimés !!! Pas facile de tirer des plans sur la comète dans ces conditions. »
24 AVRIL : LA BAISSE DES ‘’CAS CONFIRMES’’ SE CONFIRME
Dans le cas d’une épidémie, d’une pandémie, nous portons tous notre attention en priorité sur le nombre de décès journalier. Chacun va alors s’ingénier à rechercher des signes, des indices, des chiffres qui permettent de prédire une amélioration de la situation. Aujourd’hui, tout à fait en amont, on peut déjà suivre l’évolution d’une pandémie en comptabilisant le nombre de personnes touchées. C’est un peu l’objectif de cet ensemble de courbes qui donne les nombres de cas confirmés pour un certain nombre de pays. Encore faut-il s’entendre sur ce qui se cache derrière chaque cas de figures !!
Un ‘’cas confirmé’’ concerne une personne qui a été testée positive au COVID-19. C’est actuellement un bon indicateur de l’évolution du nombre de malades mais qui dépend déjà des moyens mis en œuvre pour le détecter. Viennent ensuite les ‘’cas probables’’ des personnes qui, suite à un contact infectieux, ont quelques symptômes de la maladie. On différencie aussi les ‘’cas possibles’’ de personnes présentant des symptômes sans contact avéré. A cela viennent s’ajouter des ‘’cas réels’’ tout à fait inconnus, qui concernent des gens porteurs de symptômes sans le savoir, qui sont ou non contagieux. Autant dire que les ‘’cas confirmés’’, qui sont le résultat d’un test, sont très loin de représenter tous les cas de figures mais ils ont quand même une signification. Dans ces conditions le pourcentage de décès in-fine peut varier de 1 à 10% suivant la référence choisie.
Sur ce graphe on peut déjà voir deux pays hors concours : la Chine qui a été impliquée la 1ère et la Corée qui a très bien géré la situation. Suivent quatre pays d’Europe (Italie, Allemagne, France et Espagne) qui ont longtemps servi de témoins et qui affichent aujourd’hui une nette diminution de ‘’cas confirmés’’/jour. L’Iran n’est pas très loin derrière ce qui est probablement la conséquence d’un déni politique de son gouvernement. Les US et l’UK qui ont aussi tardé à réagir de manière stricte ont subi une évolution rapide de la pandémie. Aujourd’hui ils peuvent commencer à parler de diminution du nombre de cas confirmés. Derrière on trouve quatre pays (Norvège, Autriche, Australie, Nouvelle Zélande) qui ont obtenu de bons résultats grâce à une gestion stricte du problème.
Reste quelques pays qui sont encore en phase ascendante (Inde, Brésil, Russie, Turquie…). Ils ont déjà en commun d’être très peuplés. L’Inde en particulier a en plus une densité de population énorme (413h/km²) et un manque d’infrastructure sanitaire évident qui pourraient faire ‘’exploser’’ cette pandémie. On constate par exemple, et c’est déjà un peu le cas en Italie, que les peuples qui ont l’habitude de vivre en communauté (familiale, ethnique, religieuse) voient la contagion se propager plus rapidement.
Ce graphe est quand même rassurant car il affiche une tendance à la baisse bien caractérisée pour presque tous les pays. Mais cela ne veut surtout pas dire que la partie est gagnée car des éléments extérieurs non connus à ce jour pourraient encore changer la donne. Par exemple on parle de plus en plus de déconfinement et cela va se traduire par un relâchement du confinement dont les options sont encore à préciser.
La Suède a réussi à s’en passer mais tout le monde s’accorde à dire que confinement a fait ses preuves. Cela veut dire aussi que déconfinement pourrait très bien faire l’effet inverse. La santé et l’économie sont en jeu, elles sont presqu’à égalité dans cette affaire et un déconfinement réussi doit absolument préserver les deux. Alors, NE LÂCHONS RIEN ce serait trop bête de louper notre sortie…
21 AVRIL : UN TOUR DU MONDE EN MOINS DE 80 PAYS
Tout le monde aura remarqué qu’il est de plus en plus difficile de se faire une idée précise de la situation sanitaire de notre Planète. Les journaux, les télévisions, les réseaux sociaux nous inondent d’informations plus ou moins exactes, contradictoires ou subjectives qui faussent la donne. La France par exemple a eu beaucoup de mal à intégrer les personnes décédées dans les Ehpad, une ville comme New York n’arrive plus à compter tous ses morts… En ce qui concerne la Chine j’évite de commenter ses chiffres qui sont peu fiables, je surveille simplement une ‘’hypothétique rechute’’ que l’on pourrait encore nous cacher d’ailleurs…
Dans ces conditions cette présentation panoramique de 54 pays apporte un éclairage macroscopique où les chiffres sont réduits à leurs plus simples expressions (1, 10, 100 et 1 000) ce que permet l’échelle logarithmique. Chaque pays, listé par ordre alphabétique, est représenté par un trait gras que l’on peut comparer aux graphes, en trait fin, de 4 ‘’pays témoins’’ (France, Italie, Chine et Corée). D’un seul coup d’œil on peut y trouver plusieurs enseignements :
- Le nombre de décès/jour qui ne tient compte ni de la population ni de la surface du pays.
- La date de début de l’épidémie qui peut être estimée par la longueur du trait en gras.
- La gravité relative de l’épidémie dans les premières semaines donnée par la pente à l’origine.
- La tendance prévisionnelle donnée par la pente de l’extrémité droite du trait gars.
Pour y voir encore un peu plus clair je vous soumets ma méthode d’analyse qui a le mérite d’être simple. Pour cela imprimez cette feuille et munissez-vous de 3 feutres de couleur pour colorer chaque trait gras selon cette règle par exemple (essayez, vous verrez c’est magique !!):
ROUGE : pour les pays dont le nombre de décès/jour est compris entre 100 et 1000. Ils sont une dizaine bien connus maintenant (US, UK, Italie, Espagne, France…). Ils ont une population importante et on commence à voir poindre une baisse du nombre de décès/jour qui demande encore à être confirmée
NOIR : pour les pays dont le nombre de décès/jour est compris entre 10 et 100. Ils sont une vingtaine dont certains ont adopté une stratégie audacieuse (Suède, Danemark, Autriche…) ou alors ce sont des pays de taille plus petite (Suisse, Roumanie, Grèce, Irlande…).
VERT : pour les pays dont le nombre de décès/jour est compris entre 1 et 10. Ils sont encore une vingtaine mais le faible nombre de décès/jour rend la situation moins préoccupante.
Globalement si on s’intéresse aux valeurs comprises entre 100 et 1000 décès/jour (en rouge pour moi) on voit bien que l’ensemble de ces courbes en gras ont une petite tendance à vouloir ‘’piquer du nez’’, résultat qui jusqu’à maintenant se faisait attendre. Le nombre de décès/jour serait-il en train de baisser notablement ? Peut-on commencer à envisager le déclin de cette pandémie ? Ne crions pas trop vite victoire car personne ne maîtrise tous les paramètres. Un ‘’déconfinement’’ trop précipité ou mal maitrisé pourrait encore gâcher la fête, des pays comme le Brésil, l’Inde, la Russie, le Mexique peuvent encore nous réserver de surprises…
Pour finir sur une note positive, hier les chiffres de l’EU, les US, l’UK et NY étaient plutôt bons !!!
PATIENCE, si à la fin mai nous voulons faire ce qui nous plait, alors RESTONS CONFINES…
18 AVRIL : RETOUR SUR LES NOMBRES DE DECES/JOUR
La baisse des cas confirmés et des hospitalisations, moyennée sur quelques jours, se confirme de plus en plus et un peu partout. C’est déjà une très bonne nouvelle pour le personnel soignant qui va voir sa charge diminuer. On pourrait donc s’attendre à une baisse des décès dans les jours qui viennent avec un retard de 1 à 3 semaines tout de même.
Le graphe du jour confirme déjà un peu cette tendance à la baisse. C’est très net pour l’Italie, l’Espagne et un peu plus douteux pour la France. Par contre pour l’UK ça reste encore très aléatoire et pour les US, les derniers résultats ne sont pas très bons. Le bon élève c’est l’Allemagne qui, malgré un départ identique aux autres, a su rapidement se démarquer. La Suède, l’Islande, l’Autriche ont choisi des méthodes originales qui sont suivies avec le plus grand intérêt aujourd’hui. La plupart des autres pays, à part l’Iran, ont des mortalités d’un ordre inférieur et n’inquiètent pas trop. Attention peut-être à l’Inde qui pourrait se révéler être une bombe à retardement.
Aujourd’hui avec un tout petit peu de recul on commence à peine à savoir évaluer les différentes stratégies envisagées de par le Monde. La Suède a choisi la ‘’responsabilité individuelle’’ plutôt que le confinement. Après d’excellents résultats son avenir paraît un peu moins serein. La rigueur du peuple allemand a porté ses fruits avec un confinement léger et beaucoup de tests. La France a dû faire face d’abord à un foyer infectieux très important à Mulhouse, puis elle a été prise de cours du coté opérationnel et enfin elle a eu beaucoup de mal à faire respecter un confinement strict. Dans tous les cas, la date de prise de conscience a été déterminante car certains pays ont pris du retard par déni…
Les polémiques qui fleurissent un peu partout soulèvent des problèmes surtout dus au fait que l’on ne savait pas… C’est la première fois que notre Planète est attaquée de manière aussi agressive par un minuscule virus. Fallait-il anticiper, dépister, tester, isoler, confiner, nettoyer, masquer… dans quel ordre, quand et à quel degré ? D’ailleurs existe-t-il une solution universelle qui conviendrait à toutes les cultures ? L’Histoire nous apprendra à combattre ce type de pandémie. Je suis certain que la prochaine fois nous serons en mesure d’éviter l’explosion. Mais notre vie va changer, en bien j’espère…
En attendant je ne vois pas d’autre solution que de RESTEZ CHEZ MOI, comme vous…